Vue depuis le sommet de l'Island Peak

Vue depuis le sommet de l'Island Peak
Du Chamlang à l'Ama Dablam

jeudi 27 novembre 2008

Vivants, contents, frustrés, réalistes et projetés vers l'avenir

Après 15 jours au-dessus de 4000 mètres d'altitude, nous voici redesendus dans le village de Chame sur le tour des Annapurnas. Profitant d'une connection Internet innatendue sur ce trek classique, nous vous remercions pour vos messages de soutien. Pour l'instant, nous pouvons juste vous offrir quelques adjectifs, vous faisant sentir nos sentiments du moment. Dès notre arrivée à Kathmandu, nous vous ferons revivre notre aventure avec nos mots et nos photos :

- l'excitation des rencontres avec les Népalais de l'expedition, et la particularité des relations nouées;
- la fascination face à la decouverte de cette vallée longtemps oubliée, isolée;
- l'émotion devant les paysages uniques menant au camp de base;
- la curiosité ressentie en vivant les cérémonies bouddhistes préalables à l'ascension;
- le froid, la concentration;
- les premiers efforts physiques;
- le froid, les doutes;
- la frustration, le réalisme et notre sommet...

Nous vous embrassons tous très fort

vendredi 21 novembre 2008

6,500 mètres, point culminant de l'expédition...

Après une nuit difficile, venteuse, Guillaume et Alexis ont atteint ce matin leur nouvel objectif: ils ont grimpé le long d'une arrête du Ratna, jusqu'à 6,500 mètres. Ils ont admiré la vue sur les Annapurnas dans le froid et le vent ... et sont vite redescendus jusqu'au Camp 1, qu'ils ont desinstallés, puis jusqu'au Camp de Base.

Un peu de déception, bien sûr, de n'avoir pu faire le sommet. Mais ils parlent tous deux d'une expérience forte, avoir été membre d'une expédition au coeur de l'Himmalaya..


Guillaume et Alexis repartent demain ou après-demain pour leur trek de retour. Ils passeront par un col à 5,500 mètres, pour visiter le village de Nar, avant de rejoindre la classique route du Tour des Annapurnas.

jeudi 20 novembre 2008

La loi de la montagne

Alexis et Guillaume sont actuellement au camp 1 à 6100m, en forme et bien acclimatés, mais ils ne tenteront pas le sommet demain, comme ils l’avaient initialement prévu.
3 raisons à cela :
- l’arrivée de l’hiver, qui a entraîné d’importantes chutes de neige ces deux derniers jours ;
- l’impossibilité pour les climbing sherpas d’installer des cordes fixes sur le mur de 800m de dénivellée et 50° d’inclinaison entre le camp 1 et le camp 2, puisque ce mur est entièrement recouvert de glace bleue et non de neige ;
- la présence de séracs menaçants surplombant ce mur, danger accru par la neige récente.

Tenter le sommet signifierait évoluer sur ce mur glacé en utilisant des broches à glace, tout en portant un sac de plus de 10 kilos pour installer le camp 2. Ils ont pris la sage décision de ne pas s’aventurer dans une telle ascension qui demande une technique qu’ils ne maîtrisent pas suffisamment pour être sereins.

Ils ont donc prévu demain de monter jusqu’à 6400 m, afin d’avoir la plus belle vue possible sur les Annapurnas et les montagnes environnantes, avant de désinstaller le camp 1 et de redescendre au camp de base.

Ils espèrent disposer d’une connexion Internet dans quelques jours afin de nous faire partager leur expérience et mettre en ligne quelques photos.

Bravo les gars pour cette belle aventure !

dimanche 16 novembre 2008

Vers le Camp 1

Guillaume et Alexis sont arrivés au Base Camp du Ratna Chuli le 14 novembre. Il fait près de moins 20°C la nuit, et il y a beaucoup de vent : le froid est rude, et les batteries, des caméras, téléphones satellite, appareils photo, faiblissent. En revanche, le temps est stable : pour l'instant, il n'a pas neigé. Alexis et Guillaume sont donc partis ce matin pour le High Camp, à 5,800 mètres, après un jour de repos au Base Camp. Ils sont arrivés très fatigués, car très chargés : ils portent tout le matériel pour installer le Camp 1. En plus, Alexis souffre des classiques maux d'acclimatation, Guillaume quant à lui a pris froid - c'est le cas de le dire.

Ils espèrent monter demain matin au Camp 1, à 2h30 de marche du High Camp, pour installer le camp - mais ils aviseront demain matin, s'ils sont suffisamment en forme pour monter ou s'il est plus raisonnable de redescendre au Base Camp et repartir au Camp 1 d'ici deux ou trois jours. Ils seront donc de retour au Camp de base demain ou après-demain.

lundi 10 novembre 2008

Un long trek jusqu'au Base Camp du Ratna Chuli...

Alexis et Guillaume ont quitté Pokkhara, les piscines, le parapente, et le vélo, mardi dernier. Ils ont rejoint leurs porteurs à Beshisahar, afin de commencer leur trek vers le camp de base du Ratna Chuli. Pendant quelques jours, ils ont suivi les sentiers du tour des Annapurna, jusqu'à Dharapani. Vendredi, ils ont bifurqué vers l'Est, et ont pénétré dans les vallées, perdues, de Nar et de Phu. Ils sont maintenant à Kyang, à plus de 3 500 mètres d'altitude : Alexis parfait son acclimatation. Le froid se fait de plus en plus sentir...

Comme d'habitude, Guillaume et Alexis marchent généralement cinq ou six heures le matin, et arrivent donc en tout début d'après-midi au prochain camp. Ils sont rejoint dans l'après-midi par les quatre ou cinq porteurs de leur expédition, accompagnés de la vingtaine de poneys qui portent leur matériel d'alpinisme. Voyage d'un autre temps, où les journées se ressemblent, rythmées par la marche quotidienne, les dîners à 18h pour profiter des dernières lueurs du jour, les longues heures de lecture...


Alexis et Guillaume prévoient d'arriver au camp de base le 14 novembre. Ils se prépareront alors à l'ascension.

lundi 3 novembre 2008

Mountain Biking in Pokhara Valley



Après quelques jours de repos a Pokhara et une sortie en parapente acrobatique, nos jambes nous démangent et nous nous lançons dans une petite ballade en VTT. Le manque d'informations sur les parcours possibles nous oblige a être accompagnés mais nous rencontrons rapidement Tangi, francais exilé depuis plus de 5 ans au Nepal. Brut de décoffrage au premier abord, Tangi s'avère être quelqu'un de généreux et profondément concerné par la situation des jeunes au Nepal. A la différence des autres expatriés au Nepal, cet ancien vettetiste professionnel a ouvert l'unique école de VTT de Pokhara afin de venir en aide auprès des jeunes Nepalais qui par manque d'encadrement finissent par s'exiler dans les pays voisins ou une vie meilleure leur est vendue.

Au delà de transmettre une passion, Tangi se fixe pour objectif de :
- Scolariser tout jeune entrant dans son école
- Sensibiliser ces jeunes aux richesses de leur pays
- Apporter une formation de guide professionnel

Nous partons ainsi sur les coup de 6h accompagné d'un de ses apprentis guides nepalais. Après une première boucle dans le sud de Pokhara ou nous découvrons avec étonnement les difficultés du VTT de montagne, nous rejoignons le nord de la ville en direction de Sarangkot.
Plus haut point de vue de la ville et point de départ de tous les parapentiste, cette colline finit de nous achever après une heure de montée sous un soleil aux zénith. Mais la vue dégagée sur l'ensemble de la chaine des Annapurnas nous fait rapidement oublier nos douleurs musculaires. Nous terminons notre parcours après une descente technique mais grisante a travers les cultures nepalaises. Notre prudence nous forcera d'ailleurs a continuer a pied sur certains passages ! Un accident est vite arrivé et l'expedition se rapproche a grands pas.

Départ demain 6h vers Besi Sahar ou nous rejoignons l'ensemble de l'expédition pour la première journée d'approche.

L'aventure commence !

samedi 1 novembre 2008

Annapurnas: nouvelles photos en ligne!


Une nouvelle serie de photos du sanctuaire des Annapurnas est disponible ici:
http://picasaweb.google.com/thomas.mirman/SanctuaireDesAnnapurnas#

Entre orgueil et humilité: la découverte


La question est légitime. Pourquoi consacrer tant de temps, d'argent a un voyage en parti éprouvant et avec une dimension risque non négligeable?
Pour le défi? Certainement au premier abord. Toutefois, on reste loin de l'exploit sportif. Pour les paysages? C'est sur cela attire. Le haut des montagnes, c'est sympa : on voit loin! Mais bon, comme dirait ma mère, on a quasiment les memes dans les Alpes.

En réalité, je pense qu'il s'agit de plaisirs/découvertes plus communs a tout long voyageur/explorateur : échapper temporairement a deux contraintes fortes de nos vies, le temps et les codes sociaux.
La coupure est réelle que cela soit avec nos proches ou avec l'actualité. Elle est dépaysantes, avec la découverte d'un nouveau pays et d'un environnement nouveau : la haute altitude. Le mode de vie change également radicalement. Avec une vingtaine de Nepalais porteurs, nous allons a nouveau être pendant 1 mois itinérants. L'absence de confort, la négligence de l'hygiène, l'exposition de nos faiblesses morales ou douleurs physiques sont des caractéristiques de cette vie non sédentaire. Nos codes sociaux traditionnels disparaissent petit a petit dans une nouvelle micro-société, dont les membres partagent des objectifs simples : marcher, porter, monter. Dans ce quotidien , on se sent exister physiquement, on se prouve qu'on existe. Enfin, il y a cette lenteur, nécessaire a l'acclimatation. Nous vivons avec le soleil : coucher 18h30-19h, levée 6h. La patience, l'humilité, la capacité a s'égarer mentalement, tout en gardant ses objectifs a l'esprit, sont des qualités au moins aussi importantes pour l'himalayiste que la pure dimension physique.

Ce type d'aventure est une parenthèse dans la vie, une petite vie a part entière qui inspire et qui nous aide a nous découvrir.