Vue depuis le sommet de l'Island Peak

Vue depuis le sommet de l'Island Peak
Du Chamlang à l'Ama Dablam

samedi 1 novembre 2008

Entre orgueil et humilité: la découverte


La question est légitime. Pourquoi consacrer tant de temps, d'argent a un voyage en parti éprouvant et avec une dimension risque non négligeable?
Pour le défi? Certainement au premier abord. Toutefois, on reste loin de l'exploit sportif. Pour les paysages? C'est sur cela attire. Le haut des montagnes, c'est sympa : on voit loin! Mais bon, comme dirait ma mère, on a quasiment les memes dans les Alpes.

En réalité, je pense qu'il s'agit de plaisirs/découvertes plus communs a tout long voyageur/explorateur : échapper temporairement a deux contraintes fortes de nos vies, le temps et les codes sociaux.
La coupure est réelle que cela soit avec nos proches ou avec l'actualité. Elle est dépaysantes, avec la découverte d'un nouveau pays et d'un environnement nouveau : la haute altitude. Le mode de vie change également radicalement. Avec une vingtaine de Nepalais porteurs, nous allons a nouveau être pendant 1 mois itinérants. L'absence de confort, la négligence de l'hygiène, l'exposition de nos faiblesses morales ou douleurs physiques sont des caractéristiques de cette vie non sédentaire. Nos codes sociaux traditionnels disparaissent petit a petit dans une nouvelle micro-société, dont les membres partagent des objectifs simples : marcher, porter, monter. Dans ce quotidien , on se sent exister physiquement, on se prouve qu'on existe. Enfin, il y a cette lenteur, nécessaire a l'acclimatation. Nous vivons avec le soleil : coucher 18h30-19h, levée 6h. La patience, l'humilité, la capacité a s'égarer mentalement, tout en gardant ses objectifs a l'esprit, sont des qualités au moins aussi importantes pour l'himalayiste que la pure dimension physique.

Ce type d'aventure est une parenthèse dans la vie, une petite vie a part entière qui inspire et qui nous aide a nous découvrir.

Aucun commentaire: