Vue depuis le sommet de l'Island Peak

Vue depuis le sommet de l'Island Peak
Du Chamlang à l'Ama Dablam

vendredi 5 décembre 2008

Un ancien camp de refugiés tibétains


Plus de 4000 mètres.... Altitude qui commence a démanger : déjà une semaine de trek dans les pattes et ce sentiment de proximité avec la haute altitude, la vraie. On a la bougeotte en se réveillant a Phu, et pourtant, il nous faut plus que jamais s'acclimater avant notre arrivée au camp de base. Une journée de repos, une journée a travailler notre patience, a mettre de cote nos velléités de tester notre condition physique. Alexis a déjà grimpe la veille sur les pentes raides a l'arrière de la ville. L'antecime de l'Himlung Himal - un des sommets au dela de 7000 mètres de la vallée - est visible des hauteurs du village. Notre physique étant pour l'instant préservé, Lakpha Sonam Sherpa nous offre de partager avec lui des moments de spiritualité. Moments toujours particuliers pour nous, jeunes occidentaux, rationnels, modernes. Nous sommes emplis de respect et de tolérance pour toute forme de pratique religieuse, mais les réflexes sont indéniables : le folklore est remarqué, il est même marquant et obstrue les envies éventuelles d'une vraie intériorisation des enjeux qui nous attendent lors de l'expédition. Le monastère Bouddhiste est situé au dessus de Phu, il est étonnement riche, préservé et contraste avec la rusticité du village. La vue est colorée grâce aux nombreux drapeaux qui flottent et qui animent le paysage cuivré des falaises et neigeux des cimes. Les deux jeunes filles moines nous offrent un collier et nous invitent a avaler des graines, aides symboliques pour notre ascension.

Avant-dernière journée avant l'arrivée au camp de base : nous nous dirigeons vers Yak Karkha, ancien camp de réfugié tibétain, regroupement de quelques abris en pierre utilisés par les bergers pour s'occuper des troupeaux de Yak et de moutons. Nous marchons avec les poneys, le sentiment d'être hors du temps est encore plus prégnant : un convoi lent, une faune riche pour l'altitude avec un grand nombre de yaks, d'aigles, de moutons, de "blue sheep", et cet éloignement progressif du dernier signe de civilisation pour se rapprocher de la frontière avec la Chine : frontière vierge et frontière naturelle. Yak Karkha, c'est rude. Le froid a cette période saisit les corps et s'enfoncent dans les chaires jusqu'aux os. Deux petits enfants deja uses par la pauvreté et le manque d'hygiène viennent s'intéresser à nous, tandis qu'un troisième présente tous les symptômes d'une souffrance traumatisante au froid et d'une folie difficile à définir. A part ces trois enfants égarés, le beau père de Lakpha - un des derniers "chefs de village"- dépèce un mouton méthodiquement sous les yeux amusés des petits traînant à 4 h de marche de leur village, mais également sous notre regard inhabitué à ce genre d'exercice.

Nous ne tenons plus, à 15h nous montons plus haut. 1h30 de marche raide et l'altimètre indique les 5000 mètres, une première pour Alexis. La vue est spectaculaire, nous sommes désormais juste en face du glacier interminable de l'Himlung Himal avec une vue précise sur le sommet. De l'autre côté nous voyons des sommets les plus proches - Lamjung Himal, Pisang Peak à la chaîne entière des Annapurnas, nous pensons même apercevoir le Daulaghiri au loin - un des 8 sommets au-delà de 8000 mètres au Népal. L'excitation est réelle. Le lendemain nous arriverons au camp de base.

Les photos :
http://picasaweb.google.com/guillaume.kretz/AilleursEtAUnAutreTemps#

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