Vue depuis le sommet de l'Island Peak

Vue depuis le sommet de l'Island Peak
Du Chamlang à l'Ama Dablam

samedi 6 décembre 2008

Premiere lecon d'humilité



Les incantations bouddhistes terminées, nous sommes à présent entièrement concentrés sur la montée au premier camp d’altitude. Faire notre sac apparait plus stratégique que prévu: trouver un compromis entre légèreté du sac et confort aux camps d’altitude nous oblige à faire des choix. De plus, la répartition des lyophilisés est l'objet de longues discussions pronostiquant nos futurs aller-retour entre les différents camps d’altitude. Nous prévoyons trois camps (5700, 6100, 6700) pour atteindre le sommet entre lesquels il sera nécessaire d’osciller afin de parfaire notre acclimatation et éviter tout risque d’œdème.

La progression sur neige étant minime vers le premier camp d altitude, quelques porteurs nous proposent de nous accompagner pour notre première montée. Cette aide est bienvenue et nous permet d’alléger nos sacs qui approchent les 20 kgs.



Au réveil, l’excitation se fait sentir au camp de base. Le jour ou l’on s'attaque a ce sommet tant convoité depuis plus de un an est enfin arrive. Nous allons enfin pouvoir admirer cette cime pyramidale dont seules quelques photos nourrissaient notre imagination. Mais l’excitation laisse vite place à la difficulté physique. Nous nous étions pourtant préparés psychologiquement à des efforts physiques intenses durant nos longues journées d’approche, la surprise n’en n’est pas moindre...

A plus de 5000m d’altitude, environ 2/3 de l’oxygène a disparu. De plus, le parcours à travers la moraine et le poids de nos sacs font de cette montée une véritable leçon d’humilité. Nous évoluons en silence, concentrés sur notre souffle et sur notre rythme, motivés par l’espoir de voir apparaitre l’emplacement du camp après la prochaine bosse de la moraine. Sur notre droite, les crevasses du glacier forment un paysage cristallin éblouissant. Prudent, nous suivons autant que possible la moraine sur la gauche, privilégiant le cote fatigant de la marche sur rocher aux dangers des crevasses.



Arrivé au bout de la moraine, les porteurs déposent leurs charges et redescendent vers le camp de base. Nous décidons d’installer le premier camp un peu plus loin sur le glacier. Nous sommes à bout de force et monter les tentes nous demande d’aller puiser le peu d’énergie qu'il nous reste. Mal acclimaté, le moindre mouvement nous essouffle et nous admirons la condition physique de nos deux climbing sherpas qui nous aident dans ces derniers efforts.

Guillaume m’enseigne les premier réflexes du camp d’altitude : faire fondre de la neige, se forcer à manger, s’acclimater ie ne rien faire! Rattrapé par le froid nous ne tardons pas à nous camoufler dans nos doudounes et sacs de couchage. Cependant la condition de Guillaume se dégrade et sa sinusite lui promet une nuit peu reposante.
La montée au prochain camp est remise en cause mais l’appel satellite a Axelle a un effet curatif indéniable et au petit matin Guillaume reprend la tète de la cordée !


Quelques photos !

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