Vue depuis le sommet de l'Island Peak

Vue depuis le sommet de l'Island Peak
Du Chamlang à l'Ama Dablam

mardi 2 décembre 2008

Des rencontres vers l'ailleurs


Après un trajet de bus classiquement chaotique vers Besi Sahar, la tension est à son comble. Nous sommes tous les deux comme seuls chacun de notre côté, impatients. La montagne nous attend; le plaisir de la marche d'abord, puis les pentes enneigées et le défi du sommet. Pourtant rien de cela occupe notre esprit : nous n'avons de cesse d'anticiper les personnalités de nos futurs camarades d'expédition Népalais, nous avons soif de rencontre, nous espérons être propulsés au cœur de la vie de la communauté Sherpa, vie rythmée par les ascensions, la religion et la bonne humeur.

Les Népalais de la communauté des Sherpas ont été rapidement considérés comme une magnification de la bonne humeur par les alpinistes occidentaux. Les récits des plus grandes ascensions donnent le sentiment que les montagnards du monde leurs ont donnés une image semblable à celles qu'ils ont eux dans leur pays respectif : archétype du "Monsieur de la montagne". Image non avouée d'une forme de primitivité, associée a la bonté, l'honnêteté, la loyauté, la modestie. La communauté Sherpa semble s'être appropriée cette image, l'intégrant a leur culture bouddhiste riche et apportant la force, l'énergie, la volonté nécessaire aux expéditions en haute altitude.

Spiritualité, loyauté et force : l'idéal compagnon est devenu ami tout en restant serviteur d'élite. La complémentarité est ainsi née, l'ambiguïté des relations aussi.

Nous étions donc la, fatigués, assis dans une maigre lodge de cette ville triste, porte d'entrée du tour des Annapurnas, qui n'a pas su trouver le compromis entre son passé et son présent de ville touristique. Alors Migma Sherpa est apparu : les yeux rieurs, les lèvres charnues, chevelure "John Travolta", la voix assurée et la démarche convaincue. Nous étions pris en main, d'emblée, et il était jeune! Le Sherpa moderne.

Plus tard, j'ai compris ce que voulait dire Sherpa moderne a mes yeux : il est devenu un ami sans camoufler la domination des rapports. Il nous a fait découvrir le Népal moderne, en ne niant pas la distance prise par les nouvelles générations avec les traditions. Migma Sherpa est le fils naturel du premier Népalais a avoir gravi l'Everest sans oxygène avec Messner, il est fils par alliance de Natemba Sherpa ayant gravi des sommets au delà de 8000 mètres a 36 reprises. Migma a 22 ans.
Plus tard nous avons également rencontre Lakpha Sonam Sherpa, qui nous guidera dans la vallée de Naar et de Phu, dans sa vallée. Jeune papa de deux tous petits enfants, des traits fins et réguliers, une douceur apparente qui contraste avec sa volonté maladroite de vouloir avancer dans la vie, de vouloir faire de son modeste logement la première lodge du village Moyen Ageux de Phu, de vouloir devenir un climbing Sherpa accompli, de gravir l'Everest...

Le lendemain, au petit matin, nous partions pour 30 jours d'expéditions avec 17 poneys de matériel. Les premier jours consistaient a rejoindre la ville de Chame sur le classique tour des Annapurnas, avant de s'évader vers l'inconnu.

Les photos de ces premiers jours ci dessous :

1 commentaire:

Anonyme a dit…

wahou ! les photos sont magnifiques ! ça donne envie !